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Page:Kant - Critique du jugement, trad. Barni, tome premier.djvu/368

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points de cette analogie, en faisant remarquer en même temps les différences.

1° Le beau plaît immédiatement (mais seulement dans l’intuition réfléchissante, non, comme la moralité, dans le concept). 2° Il plaît indépendamment de tout intérêt (le bien moral est, il est vrai, nécessairement lié à un intérêt, mais non pas à un intérêt qui précède le jugement de satisfaction, car c’est ce jugement même qui le produit). 3° La liberté de l’imagination (par conséquent de notre sensibilité) est représentée dans le jugement du beau comme s’accordant avec la légalité de l’entendement (dans le jugement moral, la liberté de la volonté est conçue comme l’accord de cette faculté avec elle-même suivant des lois universelles de la raison). 4° Le principe subjectif du jugement du beau est représenté comme universel, c’est-à-dire comme valable pour chacun, quoiqu’il ne puisse être déterminé par aucun concept universel (le principe objectif de la moralité est aussi représenté comme universel, c’est-à-dire comme valable pour tous les sujets, ainsi que pour toutes les actions de chaque sujet, mais aussi comme pouvant être déterminé par un concept universel. C’est pourquoi le jugement moral n’est pas seulement capable de principes constitutifs déterminés, mais il n’est possible que par des maximes fondées sur ces principes et sur leur universalité).