Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/48

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sembla à Mojaïsk ; 1562. le tzar s’y rendit en personne, le 23 décembre, accompagné du prince Wladimir Andréïévitsch, des tzars de Kazan, Alexandre et Siméon, des tzarévitschs Ibak, Tokhtamouisch, Bekboulath, Kaïboula et des plus illustres voïévodes ou boyards. On assure que le nombre des combattans s’élevait à deux cent quatre-vingt mille ; celui des hommes préposés aux bagages à quatre-vingt mille neuf cents, et que l’artillerie avait deux cents bouches à feu. Cette formidable armée entra si subitement en Lithuanie, que le roi, alors en Pologne, n’en voulut pas croire la première nouvelle. Le 31 janvier, Jean mit le siége devant Polotsk, et le 7 février, il emporta les fortifications extérieures. On apprit alors que quarante mille Lithuaniens, commandés par l’hetman Radzivill, étaient partis de Minsk avec vingt pièces de canon. Ce général avait promis au roi de sauver la ville assiégée ; mais ayant trouvé sur son passage les voïévodes moscovites, princes Repnin et Paletsky, il n’osa pas tenter le sort d’une bataille ; il voulut seulement inquiéter les Russes, et fit à ce sujet d’inutiles efforts ; 1563. car le 15 février la ville était au pouvoir du tzar. Dovoïna, commandant de la forteresse, commit une imprudence qui devint utile au monarque russe : il avait admis dans