Aller au contenu

Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/485

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien ! je vous dis, en vérité, vous mentez à ces principes fondamentaux en compromettant l’idée de Dieu par l’exagération de sa sévérité ; vous la compromettez doublement en laissant pénétrer dans l’Esprit de la créature qu’il y a en elle plus de clémence, de mansuétude, d’amour et de véritable justice que vous n’en attribuez à l’être infini ; vous détruisez même l’idée de l’enfer en le rendant ridicule et inadmissible à vos croyances, comme l’est à vos cœurs le hideux spectacle des bourreaux, des bûchers et des tortures du moyen âge ! Quoi donc ! Est-ce quand l’ère des représailles aveugles est à jamais bannie des législations humaines que vous espérez la maintenir dans l’idéal ? Oh ! croyez-moi, croyez-moi, frères en Dieu et en Jésus-Christ, croyez-moi ou résignez-vous à laisser périr entre vos mains tous vos dogmes plutôt que de les laisser varier, ou bien revivifiez-les en les ouvrant aux bienfaisants effluves que les Bons y versent en ce moment. L’idée de l’enfer avec ses fournaises ardentes, avec ses chaudières bouillantes, put être tolérée, c’est-à-dire pardonnable dans un siècle de fer ; mais au dix-neuvième, ce n’est plus qu’un vain fantôme propre tout au plus à effrayer les petits enfants, et auquel les enfants ne croient plus quand ils sont grands. En persistant dans cette mythologie effrayante, vous engendrez l’incrédulité, mère de toute désorganisation sociale ; car je tremble en voyant tout un ordre social ébranlé et croulant sur sa base faute de sanction pénale. Hommes de foi ardente et vive, avant-garde du jour de la lumière, à l’œuvre donc ! non pour maintenir des fables vieillies et désormais sans crédit, mais pour raviver, revivifier la véritable sanction pénale, sous des formes en rapport avec vos mœurs, vos sentiments et les lumières de votre époque.

Qu’est-ce, en effet, que le coupable ? Celui qui, par un