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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/486

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écart, par un faux mouvement de l’âme s’éloigne du but de la création, qui consiste dans le culte harmonieux du beau, du bien, idéalisés par l’archétype humain, par l’Homme-Dieu, par Jésus-Christ.

Qu’est-ce que le châtiment ? La conséquence naturelle, dérivative de ce faux mouvement ; une somme de douleurs nécessaires pour le dégoûter de sa difformité, par l’expérimentation de la souffrance. Le châtiment, c’est l’aiguillon qui excite l’âme, par l’amertume, à se replier sur elle-même, et à revenir au rivage du salut. Le but du châtiment n’est autre que la réhabilitation, l’affranchissement. Vouloir que le châtiment soit éternel, pour une faute qui n’est pas éternelle, c’est lui nier toute raison d’être.

Oh ! je vous le dis en vérité, cessez, cessez de mettre en parallèle, dans leur éternité, le Bien, essence du Créateur, avec le Mal, essence de la créature ; ce serait créer là une pénalité injustifiable. Affirmez, au contraire, l’amortissement graduel des châtiments et des peines par les transmigrations, et vous consacrerez avec la raison unie au sentiment, l’unité divine. »

PAUL, APÔTRE.

On veut exciter l’homme au bien, et le détourner du mal par l’appât de récompenses et la crainte de châtiments ; mais si ces châtiments sont présentés de manière à ce que la raison se refuse à y croire, ils n’auront sur lui aucune influence ; loin de là, il rejettera tout : la forme et le fond. Qu’on lui présente, au contraire, l’avenir d’une manière logique, et alors il ne le repoussera pas. Le spiritisme lui donne cette explication.

La doctrine de l’éternité des peines, dans le sens absolu, fait de l’être suprême un Dieu implacable. Serait-il logique de dire d’un souverain qu’il est très bon, très bienveillant, très indulgent, qu’il ne veut que le bonheur de ceux qui l’entourent, mais qu’en même temps il est jaloux, vindicatif, inflexible dans sa