Aller au contenu

Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

31. D’où viennent les différentes propriétés de la matière ?

« Ce sont des modifications que les molécules élémentaires subissent par leur union et dans certaines circonstances. »

32. D’après cela, les saveurs, les odeurs, les couleurs, le son, les qualités vénéneuses ou salutaires des corps, ne seraient que les modifications d’une seule et même substance primitive ?

« Oui, sans doute, et qui n’existent que par la disposition des organes destinés à les percevoir. »

Ce principe est démontré par le fait que tout le monde ne perçoit pas les qualités des corps de la même manière : l’un trouve une chose agréable au goût, un autre la trouve mauvaise ; les uns voient bleu ce que d’autres voient rouge ; ce qui est un poison pour les uns est inoffensif ou salutaire pour d’autres.

33. La même matière élémentaire est-elle susceptible de recevoir toutes les modifications et d’acquérir toutes les propriétés ?

« Oui, et c’est ce que l’on doit entendre quand nous disons que tout est dans tout[1]. »

L’oxygène, l’hydrogène, l’azote, le carbone et tous les corps que nous regardons comme simples ne sont que des modifications

  1. Ce principe explique le phénomène connu de tous les magnétiseurs et qui consiste à donner, par la volonté, à une substance quelconque, à l’eau, par exemple, des propriétés très diverses : un goût déterminé, et même les qualités actives d’autres substances. Puisqu’il n’y a qu’un élément primitif, et que les propriétés des différents corps ne sont que des modifications de cet élément, il en résulte que la substance la plus inoffensive a le même principe que la plus délétère. Ainsi l’eau, qui est formée d’une partie d’oxygène et de deux d’hydrogène, devient corrosive si l’on double la proportion d’oxygène. Une transformation analogue peut se produire par l’action magnétique dirigée par la volonté.