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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/62

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d’une substance primitive. Dans l’impossibilité où nous sommes jusqu’à présent de remonter autrement que par la pensée à cette matière première, ces corps sont pour nous de véritables éléments, et nous pouvons, sans que cela tire à conséquence, les considérer comme tels jusqu’à nouvel ordre.

― Cette théorie semble donner raison à l’opinion de ceux qui n’admettent dans la matière que deux propriétés essentielles : la force et le mouvement, et qui pensent que toutes les autres propriétés ne sont que des effets secondaires variant selon l’intensité de la force et la direction du mouvement ?

« Cette opinion est exacte. Il faut ajouter aussi selon la disposition des molécules, comme tu le vois, par exemple, dans un corps opaque qui peut devenir transparent, et réciproquement. »

34. Les molécules ont-elles une forme déterminée ?

« Sans doute, les molécules ont une forme, mais qui n’est pas appréciable pour vous. »

― Cette forme est-elle constante ou variable ?

« Constante pour les molécules élémentaires primitives, mais variable pour les molécules secondaires qui ne sont elles-mêmes que des agglomérations des premières ; car ce que vous appelez molécule est encore loin de la molécule élémentaire. »


Espace universel.

35. L’espace universel est-il infini ou limité ?

« Infini. Suppose-lui des bornes, qu’y aurait-il au-delà ? Cela confond ta raison, je le sais bien, et pourtant ta raison te dit qu’il n’en peut être autrement. Il en est de même de l’infini en toutes choses ; ce n’est pas dans votre petite sphère que vous pouvez le comprendre. »

Si l’on suppose une limite à l’espace, quelque éloignée que la