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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T2.djvu/369

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remplir le modeste emploi de précepteur du jeune Maurice. Arriva ensuite la famille des Fellows, Gustave de Gévaudan[1], Mallefille[2].

Michel venait aussi de temps à autre de Bourges, Alexandre Rey et l’acteur Bocage arrivèrent de Paris ; les frères Rollinat, dont la sœur Marie-Louise, dite Mlle Tempête, était alors l’institutrice de Solange, venaient de Châteauroux et séjournaient longuement, ainsi que les amis de La Châtre. George Sand invita également Chopin à venir la voir avec Grzymala, mais malgré tout le désir de Chopin de se rendre à son invitation, il paraît qu’en l’été de 1837 cette visite n’eut pas encore lieu[3].

La quatrième Lettre d’un Bachelier ès Musique à Pictet et la cinquième à L. de Ronchaud nous décrivent la vie que menait à Nohant, en cet été de 1837, le petit clan des élus, arrivés des quatre coins du monde. Dans la journée on faisait de grandes excursions à pied ou à cheval, on parlait philosophie et on discutait avec animation, on lisait les œuvres mystiques de Ballanche, les philosophes allemands, les pièces de Shakespeare, de Victor Hugo et de Schiller, mais surtout Hoffmann, et pendant les tièdes soi-

  1. Gustave de Gévaudan, le légitimiste des Lettres d’un Voyageur, un jeune Nivernais.
  2. Félicien Mallefille, écrivain dramatique et diplomate (plus tard ministre plénipotentiaire de la France à Lisbonne), né en 1814, mort en 1868. Auteur de quelques drames et romans, des Sept Infants de Lara, des Mémoires de Don Juan, etc. Son frère, Léonce Mallefille, a longtemps séjourné à Saint-Pétersbourg, où il donnait pour vivre des leçons d’espagnol et de français, dans les maisons particulières, entre autres dans une famille de notre parenté.
  3. Voir les lettres de George Sand du 28 mars, du 5 et du 10 avril (Correspondance, t. II). Dans le livre de Szule : « Frédéric Szopin i Utwory iego Muzyczne » se trouvent des lettres écrites en 1837 par Chopin au comte Antoine Wodzinski. Sur la marge d’une de ces lettres, Chopin avait ajouté au crayon : « J’irai peut-être dans quelques jours chez George Sand. »