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morbihannaise, sous les ordres de M. de Tinténiac, et destinée à seconder le débarquement : nous en suivrons bientôt la marche.

De son côté, M. du Boishardy allait sans doute faire une heureuse diversion, quand il fut trahi par un de ses domestiques, surpris auprès de sa demeure et assassiné par les républicains. Ce crime fut commis le 16 juin 1795, et ses conséquences furent déplorables pour le parti royaliste.

Les circonstances de la mort tragique de M. du Boishardy ayant été diversement racontées, je crois devoir ici rétablir la vérité des faits, dont le souvenir est resté parfaitement à ma connaissance personnelle, la jeune fille, cause innocente de ce trépas violent, s’étant réfugiée le jour même dans la demeure de ma famille.

On a dit avec raison que le motif de la mort du chef royaliste avait été l’amour ; mais les commentaires malveillants auxquels on s’est livré à ce sujet prouvent que leurs auteurs ne connaissaient ni M. du Boishardy, ni l’honorable jeune fille dont il était accompagné.

Pour apprécier avec justice les hommes et les événements de ces temps tourmentés, il faut s’y reporter ; alors, on comprend aisément que rien ne s’y faisait comme dans les temps ordinaires.