Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/58

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Lorsque les Chouans ordonnaient l’exécution d’un dénonciateur ou d’un traître, ils s’efforçaient de donner la plus grande publicité à ce châtiment, afin de bien faire savoir qu’on ne les trahissait pas impunément.

Les chefs du parti royaliste étaient des hommes connus par l’honorabilité de leurs noms, des hommes du pays, auxquels on n’a jamais eu à reprocher, non-seulement des crimes comme celui du 1er août 1796, mais des actes notoires de vengeance, des marchés honteux, ni des pillages de nature à les enrichir.

Pour moi, qui suis né au sortir de la Révolution, j’ai connu beaucoup de survivants de la Chouannerie, et je suis heureux de pouvoir me porter leur garant. La plupart des chefs, je ne cesserai de le répéter, de riches qu’ils étaient, sont devenus pauvres, et beaucoup, comme les miens, n’ont jamais rien reçu du Gouvernement de la Restauration, qu’ils n’ont cependant jamais cessé de respecter.

Cependant, le désastre de Quiberon, la mort de Charette, la destruction des armées vendéennes, la pacification de[sic] Maine-et-Loire et de la Mayenne placèrent la Chouannerie dans la plus critique situation, vers la fin de 1796. Toutes les forces républicaines employées au-delà et en deçà de la Loire refluaient