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Page:Kindt - Pour se damner.djvu/120

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me déshabillant fiévreusement, je me mis au lit dans un trouble et une angoisse inexprimables.

Sur tous les murs de la chambre je voyais flamboyer ces mots : À cette nuit ! je me jurais, non seulement de ne pas recevoir l’audacieux, mais de lui faire payer cher son insolente tentative.

J’en étais là de mes terreurs, quand j’entendis un pas furtif se diriger vers ma chambre ; je crus que j’allais mourir, les battements de mon cœur s’arrêtèrent, une sueur froide mouilla mes tempes.

On marchait doucement, à tâtons, le long des murs ; on arriva jusqu’à mon lit.

Je voulus parler, mais ma langue glacée ne put articuler un son.

Je sentis deux lèvres se poser sur mon front, et la tante Hortense me dit très doucement :

— Je viens te demander l’hospitalité, petite marquise ; j’ai d’affreux cauchemars. Moque-toi, mais fais-moi une place à tes côtés.