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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/129

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en Angleterre.) Combien elle est plus simple, plus rapide et plus économique ! Vous voyez, elle permet à un seul homme d’arroser en cinq minutes une étendue de route que nous, avec nos camions d’arrosage lourds et encombrants, n’arriverions pas à couvrir en une demi-heure.

George, qui était en tandem derrière moi, dit :

— Oui, et c’est également un moyen, pour un cantonnier un peu insouciant, d’arroser beaucoup de personnes en beaucoup moins de temps qu’il ne leur en faudrait pour se garer.

George, à l’opposé de Harris, est anglais jusqu’au plus profond de son cœur. Je me rappelle avoir vu George chauvinement indigné contre Harris qui vantait les avantages de la guillotine et désirait la voir introduire en Angleterre.

— C’est tellement plus propre, disait-il.

— Je m’en moque, répondait George, je suis un Anglais ; la pendaison suffit à mon bonheur.

— Notre voiture d’arrosage a peut-être des désavantages, continua George, mais elle ne peut tout au plus que vous humecter un peu les jambes, désagrément facile à éviter, tandis qu’avec cette machine un homme peut vous suivre au tournant d’une rue et aux étages supérieurs.

— Je regarde les arroseurs de rue et ils me fascinent, dit Harris. Ils sont si adroits ! J’en ai vu un à Strasbourg qui, placé au coin d’un grand carrefour très animé, arrosait chaque pouce de terrain sans seulement mouiller le ruban d’un tablier. Leur