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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/128

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d’autres cyclistes, parmi lesquels une demoiselle jeune et belle, sur une machine neuve. Elle était selon toute apparence novice dans l’art de monter à bicyclette. On avait d’instinct la sensation qu’elle allait avoir besoin d’assistance à un moment donné, et Harris, selon sa nature chevaleresque, proposa de rester à proximité. Harris, ainsi qu’il a l’habitude de nous l’expliquer à George et à moi, a lui-même des filles ou plus exactement il a une fille qui, le temps aidant, cessera sans doute de faire des culbutes dans le jardin devant la maison et deviendra une jeune fille comme il faut. C’est ce qui donne à Harris le droit de s’intéresser à toutes les belles demoiselles qui n’ont pas dépassé trente-cinq ans ; elles lui rappellent, dit-il, son home.

Après avoir parcouru deux lieues, nous aperçûmes non loin de nous, à un endroit où cinq chemins se rencontrent, un homme qui arrosait les routes, un tuyau à la main. Ce tuyau, supporté à chaque articulation par une paire de toutes petites roulettes, serpentait derrière lui, en suivant ses mouvements, ver gigantesque qui de sa gueule ouverte projetait un fort jet d’eau d’un gallon environ à la seconde. Tantôt il s’élevait vers le ciel, ce jet, et tantôt inondait la terre, au gré de l’homme qui des deux mains serrait solidement la partie antérieure du monstre.

— Voilà une méthode bien préférable à la nôtre, observa Harris, plein d’enthousiasme. (Harris a la manie de critiquer sévèrement tout ce qui se fait