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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/161

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costume : mon regretté grand-père aurait pu mener cette tâche à bien ; il devait être plus familiarisé avec cette mode. Je ne puis que dire qu’elle me sembla inutilement court-vêtue, exhibant une paire de chevilles (si je puis me permettre de mentionner ce détail) qui, au point de vue artistique, demandaient plutôt à être cachées. Son chapeau me rappelait Mrs Hemans ; je ne sais pas trop pourquoi. Elle portait des mitaines, un pince-nez et des bottines lacées sur le côté — on les appelait « prunella » dans le commerce. Elle aussi tenait un alpenstock, malgré l’absence totale de montagnes à cent kilomètres à la ronde, et un sac plat maintenu à la taille par une courroie. Les dents lui sortaient de la bouche comme à un lapin, et sa silhouette était celle d’un traversin sur des échasses.

Harris se précipita sur son kodak et naturellement ne le trouva pas ; il ne le trouve jamais quand il en a besoin. Lors que nous voyons Harris se démener comme un possédé et criant : « Que diable ai-je fait de mon kodak, est-ce que l’un de vous se rappelle ce que j’en ai fait ? » c’est que pour la première fois de la journée il a aperçu une chose digne d’être photographiée. Plus tard, il se souvient de l’avoir mis dans sa valise.

Ils ne se contentèrent pas de la simple apparence ; ils jouèrent leur rôle jusqu’au bout. Ils avançaient en regardant à chaque pas à droite et à gauche. Le gentleman tenait à la main un Baede-