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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/164

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sombra dans le fou rire. Le succès de ce stratagème amena plus tard le couple à offrir ses services au gouvernement allemand : on sait l’heureux résultat qui couronna ses efforts.

Notre propre gouvernement pourrait lui-même profiter de la leçon. On pourrait parfaitement tenir à la disposition de Downing Street quelques petits Français bien gras, qu’à l’occasion l’on enverrait à travers le pays, avec la consigne de hausser les épaules et de manger des sandwiches aux grenouilles ; ou bien on pourrait réquisitionner une bande d’Allemands mal soignés et mal peignés, dans le simple but de les faire se promener, en fumant de longues pipes et en disant « So ». Le public rirait et s’écrierait : « La guerre avec ceux-là ? Non, ce serait trop bête ! » Si le gouvernement n’accepte pas ma proposition, j’en recommande les grandes lignes à la société pour le maintien de la paix.


Nous fûmes amenés à allonger quelque peu notre séjour à Prague. Prague est une des villes les plus intéressantes d’Europe. Ses pierres sont saturées d’histoires et de romances ; tous ses environs ont servi de champs de bataille. C’est dans cette ville que fut conçue la Réforme et que se trama la guerre de Trente ans. Mais il n’y aurait pas eu à Prague la moitié des troubles qui y ont éclaté, si ses fenêtres avaient été moins larges et moins tentantes. Le fait initial de la première de ces catas-