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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/189

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Londres par ses études de futur ingénieur. Par extraordinaire nous ne découvrîmes aucun nom connu dans la liste des personnes retenues par la justice. Et rassérénés nous commençâmes à philosopher sur la folie et la dépravation de la jeunesse.

— La manière, dit mon ami le marguillier, dont le Criterion conserve son privilège à ce point de vue est remarquable. Bien n’est changé depuis ma jeunesse, les soirées se terminent invariablement par un chahut au Criterion.

— Tellement insipide, remarquai-je.

— Tellement monotone. Vous ne pouvez vous figurer, continua-t-il, une expression rêveuse passant sur sa figure ridée, combien finit par être inexprimablement fastidieux le parcours de Piccadilly Circus au commissariat de police de Vine Street. Mais hors cela que pouvions-nous faire ? Rien, rien de rien. Éteindre une lanterne ? On la rallumait tout de suite. Insulter un policeman ? Il n’en tenait pas compte. Vous pouviez vous battre avec un fort de la halle de Covent Garden, si vous étiez amateur de ce genre d’amusement ; d’une manière générale le fort sortit vainqueur du combat ; en ce cas cela vous coûtait cinq shillings, mais dans le cas contraire cela coûtait un demi-souverain ; je n’ai jamais pu me passionner pour ce sport. J’essayai un jour de jouer au cocher de fiacre. C’était considéré comme le nec plus ultra de l’extravagance parmi les jeunes fous de mon âge.