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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/236

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nous arrivâmes de nouveau à une éclaircie, et de nouveau le village s’étalait à nos pieds. Mais cette fois-ci il était au sud, par rapport à nous.

— C’est étonnant, dit Harris.

— Je ne vois rien d’étonnant à cela, émit George. Si vous faites consciencieusement le tour d’un village, il n’est que naturel que vous en aperceviez de temps en temps l’église. J’ai tout le premier du plaisir à la voir. Cela me prouve que nous ne sommes pas irrémédiablement perdus.

— Il devrait être à notre gauche, dit Harris.

— Il y sera dans une heure environ si nous poursuivons notre route.

Moi, je me taisais : tous les deux m’irritaient. Mais je voyais non sans satisfaction George se mettre en colère contre Harris. Aussi était-ce assez stupide de la part de Harris de s’imaginer qu’il était capable de trouver son chemin d’après le soleil.

— Je serais bien content de savoir d’une manière certaine, dit Harris d’un air songeur, si cette bissectrice nous indique le nord ou le sud.

— À votre place, je prendrais une résolution à ce sujet : c’est un point important.

— C’est impossible que ce soit le nord, dit Harris, et je vais vous expliquer pourquoi.

— Ne vous donnez pas cette peine, répliqua George, je ne demande qu’à le croire.

— Vous venez de dire qu’elle indique le nord, lui reprocha Harris.