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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/262

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— C’est malheureux, objecta Harris, que les poires soient encore si dures.

Il s’en plaignit pendant un moment, mais quand plus tard je découvris quelques mirabelles d’une saveur tout à fait remarquable, cela le consola presque entièrement.

— Je crois, dit George, que nous sommes encore trop au nord pour trouver des ananas. J’aurais beaucoup de plaisir à manger un ananas fraîchement cueilli. On se lasse vite de ces fruits trop courants.

— Le défaut de la contrée, c’est qu’elle produit trop de baies et pas assez de gros fruits, observa Harris. Pour mon compte j’aurais préféré une plus grande quantité de reines-claudes.

— Tiens, un homme qui monte la côte, remarquai-je, on dirait un indigène. Il nous indiquera peut-être où trouver d’autres reines-claudes.

— Il marche vite pour un vieil homme, dit Harris.

Il gravissait évidemment la côte avec une très grande rapidité. Si bien que, autant que nous pussions en juger d’aussi loin, il nous sembla remarquablement gai, chantant et criant à tue-tête, et agitant les bras.

— Quelle bonne humeur a ce vieux ! dit Harris, cela réconforte, cela fait du bien à voir. Mais pourquoi porte-t-il son bâton sur l’épaule ? Pourquoi ne s’appuie-t-il pas dessus pour gravir cette rude montée ?