Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/261

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journée chaude et de manger des fruits est généralement trop forte pour qu’on y résiste. Des framboises — je n’en avais jamais mangé d’aussi délicieuses, — des fraises des bois, des groseilles en grappes et des groseilles à maquereau poussent à profusion sur les pentes des collines, telles les mûres sauvages le long des prairies anglaises. Le petit Vosgien n’a pas besoin de voler dans un verger, il a la facilité de se rendre malade sans commettre un péché. Il y a une quantité énorme de vergers dans les Vosges ; mais vouloir s’aventurer dans l’un d’eux avec l’intention de voler des fruits serait une tentative aussi folle que celle d’un poisson essayant de se faufiler dans une piscine sans avoir payé son entrée. Naturellement on se trompe souvent.


Il nous arriva une après-midi d’atteindre un plateau après une montée rude, et de nous arrêter peut-être trop longtemps, mangeant probablement plus de fruits que nous ne pouvions en supporter ; il y en avait une telle profusion autour de nous, une telle variété ! nous commençâmes par quelques fraises attardées et nous passâmes aux framboises. Puis Harris trouva un arbre plein de reines-claudes déjà mûres.

— C’est je crois la meilleure aubaine que nous ayons eue jusqu’à présent, dit George, nous ferions bien d’en profiter. (Ce qui nous sembla de bon conseil.)