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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/265

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— Ah ! vous êtes anglais ! s’exclama l’hôte, dont le visage s’éclaira.

— Et monsieur a l’air fatigué, ajouta l’hôtesse, une petite femme avenante. Monsieur désire-t-il souper ?

Tous deux parlaient l’anglais couramment et presque aussi bien que l’allemand et le français ; ils firent de leur mieux pour contenter le voyageur. À souper il fut mon voisin de table, j’engageai la conversation.

— Dites-moi, demandai-je (car le sujet m’intéressait), quelle est la langue que vous parliez lorsque vous êtes entré ?

— L’allemand.

— Oh ! répliquai-je, je vous demande pardon.

— Vous ne m’aviez pas compris ? continua-t-il.

— Certainement par ma faute. Mes connaissances sont très limitées. En voyageant, on acquiert des bribes d’allemand à droite et à gauche ; mais naturellement ce n’est pas comme vous…

— L’hôte et sa femme ne m’ont pas compris non plus et c’est leur langue.

— Je ne crois pas, dis-je. Les enfants par ici parlent allemand, c’est vrai, et nos hôte et hôtesse le savent jusqu’à un certain point. Mais à travers toute l’Alsace et la Lorraine les vieux parlent toujours le français.

— Je leur ai aussi adressé la parole en français, et ils ne m’ont pas mieux compris.

— C’est certainement très curieux !