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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/61

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— Non, sacré bon Dieu ! ça n’est pas cela du tout !

J’aime mieux oublier ce qu’il a proféré en troisième lieu.

Puis il perdit patience et tenta de brutaliser l’instrument. La bicyclette, je le voyais avec plaisir, montrait de l’esprit et les événements ultérieurs dégénérèrent en rien de moins qu’une bataille violente entre lui et elle. À certains moments la bicyclette se trouvait sur le gravier et lui penché dessus. Une minute plus tard leurs positions étaient inverses : c’était lui qui était sur le gravier, sous la bicyclette. Le voilà debout, fier de sa victoire, la machine serrée entre ses jambes. Mais son triomphe n’est que de courte durée. La bicyclette, se dégageant par un mouvement brusque, se retourne vers lui et le frappe à la tête d’un dur coup de guidon.

Il était une heure moins le quart quand il se releva, sale, décoiffé, le sang coulant d’une coupure. Il s’épongea le front et dit :

— Je crois que cela pourra aller pour aujourd’hui.

La bicyclette avait également l’air d’en avoir assez. Il aurait été difficile de dire qui était le plus puni des deux.

Je l’amenai dans la buanderie où il fit son possible pour se nettoyer avec du savon et des cristaux. Puis je le renvoyai.

Je fis charger la bicyclette sur une voiture et je