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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/100

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de la croix, le gardaient. Selon une tradition, Jésus aurait prononcé cette parole, qui fut dans son cœur sinon sur ses lèvres: «Père, pardonne-leur; ils ne savent ce qu’ils font …»

Ses disciples avaient fui. Mais ses fidèles amies de Galilée, qui l’avaient suivi à Jérusalem, et continuaient à le servir, ne l’abandonnèrent pas. Marie Cléophas, Marie de Magdala, Jeanne, femme de Khouza, Salomé, d’autres encore, se tenaient à une certaine distance et ne le quittaient pas des yeux.

À part ce petit groupe de femmes, qui de loin consolaient ses regards, Jésus n’avait devant lui que le spectacle de la bassesse humaine ou des sa stupidité. Les passants l’insultaient. Il entendait autour de lui de sottes railleries et ses cris suprêmes de douleur tournés en odieux jeux de mots. «Ah! le voilà, disait-on, celui qui s’est appelé Fils de Dieu! Que son père, s’il veut, vienne maintenant le délivrer! — Il a sauvé les autres, murmurait-on encore, et il ne peut se sauver lui-même. S’il est le roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croyons en lui! — Eh bien, disait un troisième, toi qui détruis le temple de Dieu, et le rebâtis en trois jours, sauve-toi, voyons!» — Quelques-uns, vaguement au courant de ses idées apocalyptiques, crurent l’entendre appeler Élie, et dirent: «Voyons si Élie viendra le délivrer.» Il paraît que les deux voleurs crucifiés à ses côtés l’insultaient aussi.