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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/110

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celles-là, comme à son peuple d’Israël, il annonce bien la rude sévérité de sa justice: Visitabo in virga iniquitates eorum; mais il s’engage à n’abandonner pas le dessein persévérant de sa miséricorde: Misericordiam autem meam non dispergam ab eo, car il a fait avec ces nations une alliance, et Dieu ne se parjure point: Neque profanabo testamentum meum.

Que fera-t-il donc? Il laissera venir la châtiment, terrible, inattendu, accablant. Tous les secours manqueront ensemble: l’habileté des chefs s’évanouira dans la confusion des conseils; la bravoure des soldats disparaîtra dans la panique comme un feu s’éteint dans le flot qui s’élève. Ô France, où es-tu? France de saint Louis et de Philippe-Auguste, tu n’es plus qu’un champ de carnage où le pied des Anglais foule tes morts, où sa main pille tes trésors, où sa torche inncendiaire brûle tes villes! Crécy et Poitiers, Azincourt et Verneuil ont enseveli ta gloire avec tes héros. Un roi fou s’est assis sur les fleurs de lis à la place d’un sage. La fureur des discordes civiles est venue mettre le comble à tes maux. D’Armagnacs à Bourguignons on se renvoie l’assassinat; les princes tombent sous le couteau; le peuple succombe à la famine. Et parmi tant de ruines, voici venir pour la patrie française un péril plus grand