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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/117

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Charles Loyson (P. Hyacinthe).

M. Hyacinthe Loyson, né à Orléans, le 10 mars 1827, passa sa jeunesse à Pau, et n’a jamais habité Paris sans interruption. En me lisant le passage suivant, tiré d’une conférence faite, en 1878, au cirque d’hiver de Paris (Principes de la Réforme catholique, Paris 1878, p. 17 ss.), M. Hyacinthe doutait de pouvoir prononcer ces paroles avec l’emphase nécessaire, parce que, pour l’avoir, il lui faudrait, disait-il, un auditoire plus nombreux; cependant, calme et assez indifférent au commencement de la lecture, il s’anima bientôt et prit à la fin entièrement le ton énergique et saisissant qui lui est habituel quand il parle en public, tout en modérant sa voix sonore et puissante. Sa prononciation se rapproche beaucoup de celle de la scène: l’r dentale lui est naturelle; ses, les, des, etc. ont un e ouvert rarement négligé. Dans les mots en -ation M. Hyacinthe hésita entre -āsi̯õ ett ăsi̯õ; il prononça e ouvert dans j’ai, je sais, c’est; mettre p. 79, l. 14 avec un e ouvert long; ses e fermés protoniques eurent la tendance familière de s’ouvrir; les infinitifs en -er prirent, dans la liaison, comme chez M. Renan, un e ouvert presque long. — À l’entendre, personne ne se douterait que M. Hyacinthe, maître dans l’art oratoire lui-même, n’a jamais reçu de leçons de diction.