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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/56

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ronflement de l’averse battant les feuilles de plomb du comble se dédversant par les rigoles des galeries, roulant d’étage en étage avec la clameur d’un torrent débordé. Même les coups de vent terribles d’octobre et de mars lui donnaient une âme, une voix de colère et de plainte, quand ils soufflaient au travers de sa forêt de pignons et d’arcatures, de colonettes et de roses. Le soleil enfin la faisait vivre, du jeu mouvant de la lumière, depuis le matin, qui la rajeunissait d’une gaieté blonde, jusqu’au soir, qui, sous les ombres lentement allongées, la noyait d’inconnu. Et elle avait son existence intérieure, comme le battement de ses veines, les cérémonies dont elle vibraiti toute, avec le branle des cloches, la musique des orgues, le chant des prêtres. Toujours la vie frémissait en elle: des bruits perdus, le murmure d’une messe basse, l’agenouillement léger d’une femme, un frisson à peine deviné, rien que l’ardeur dévote d’une prière, dite sans paroles, bouche close.