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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/90

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des nuances insensibles. Un villageois qui ne saurait que le patois de sa commune comprendrait sûrement celui de la commune voisine, avec un peu plus de difficulté celui de la commune qu’il rencontrerait plus loin en marchant dans la même direction, et ainsi de suite jusqu’à un endroit où iil n’entendrait plus que trés péniblement l’idiome local.

En faisant, à partir d’un point central, une vaste chaîne des gens dont chacun comprendrait son voisin de droite et son voisin de gauche, on arriverait à couvrir toute la France d’un étoile dont on pourrait de même relier les rayons par des chaînes transversales continues. Cette observation bien simple, que chacun peut vérifier, est d’une importance capitale; elle a permis à mon savant confrère et ami, M. Paul Meyer, de formurel une loi qui, toute négative qu’elle soit en apparence, est singulièrement féconde, et doit revouveler toutes les méthodes dialectologiques: cette loi, c’est que, dans une masse linguistique de même origine comme la nôtre, il n’y a réellement pas de dialectes; il n’y a que des traits linguistiques qui entrent respectivement dans des combinaisons diverses, de telle sorte que le parler d’un endroit contiendra un certain nombre de traits qui lui seront communs, par exemple, avec le parler de chacun des quetre endroits les plus voisins, et un certain nombre