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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/98

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Mort de Jésus.

On arriva enfin à la place des exécutions. Selon l’usage juif, on offrit à boire aux patients un vin fortement aromatisé, boisson enivrante, que, par un sentiment de pitié, on donnait au condamné pour l’étourdir … Jésus, après avoir effleuré le vase du bout des lèvres, refusa de boire. Ce triste soulagement des condamnés vulgaires n’allait pas à sa haute nature. Il préféra quitter la vie dans la parfaite clarté de son esprit, et attendre avec une pleine conscience la mort qu’il avait voulue et appelée. On le dépouilla alors de ses vêtements, et on l’attacha à la croix …

Jésus savoura ses horreurs dans toute leur atrocité. Une soif brûlante, l’une des tortures du crucifiement, le dévorait. Il demanda à boire. Il y avait près de là un vase plein de la boisson ordinaire des soldats romains, mélange de vinaigre et d’eau appelé posca … Un soldat trempa une éponge dans ce breuvage, la mit au bout d’un roseau, et la porta aux lèvres de Jésus, qui la suça. Les deux voleurs étaient crucifiés à ses côtés. Les exécuteurs, auxquels on abandonnait d’ordinaire les menues dépouilles des suppliciés, tirèrent au sort ses vêtements, et, assis au pied