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Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/189

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à la phase d’exploitation capitaliste que nous avons traversée au dix-neuvième siècle, mais qui touche à son terme. Il offrait certainement plus de sécurité pour l’entrepreneur industriel et le commerçant auxquels il remettait le pouvoir tombé des mains des seigneurs.

Mais la monarchie, elle aussi, à côté de formidables inconvénients, pouvait offrir quelques avantages sur le règne des seigneurs féodaux. Elle aussi fut un produit nécessaire de son époque. Devons-nous, pour cela, rester à jamais sous l’autorité d’un roi et de ses valets ?

Ce qui nous importe, hommes de la fin du dix-neuvième siècle, c’est de savoir si les vices du gouvernement représentatif ne sont pas aussi criants, aussi insupportables que l’étaient ceux du pouvoir absolu ? Si les obstacles qu’il oppose au développement ultérieur des sociétés ne sont pas, pour notre siècle, aussi gênants que l’étaient les obstacles opposés par la monarchie au siècle passé ? Enfin, si un simple replâtrage représentatif peut suffire pour la nouvelle phase économique dont nous entrevoyons l’avènement ? Voilà ce qu’il s’agit d’étudier, au lieu de discuter à perte de vue sur le rôle historique du régime politique de la bourgeoisie.




Eh bien, une fois que la question est posée en ces termes, il n’y a plus de doute possible sur la réponse.

Certainement, le régime représentatif — ce compromis avec l’ancien régime qui a conservé au gouvernement toutes les attributions de pouvoir absolu, en