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Page:Kropotkine - L Entraide un facteur de l evolution, traduction Breal, Hachette 1906.djvu/237

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monuments d’architecture, par une nouvelle période de prospérité, par un progrès soudain, tant dans la technique que dans l’invention, et par un nouveau mouvement intellectuel qui amena la Renaissance et la Réforme[1].


La vie de la cité du moyen âge fut une suite de rudes batailles pour conquérir la liberté et pour la conserver. Il est vrai qu’une race forte et tenace de bourgeois s’était développée durant ces luttes acharnées ; il est vrai que l’amour et le respect de la cité maternelle avait été nourri par ces luttes, et que les grandes choses accomplies par les communes du moyen âge furent une conséquence directe de cet amour. Mais les sacrifices que les communes eurent à subir dans le combat pour la liberté furent cependant cruels et laissèrent des traces profondes de division jusque dans leur vie intérieure. Très peu de cités

  1. A Florence les sept arts mineurs firent leur révolution en 1270-82 ; les résultats ont été amplement décrits par Perrens (Histoire de Florence, Paris, 1877, 3 vol.) et surtout par Gino Capponi (Storia della republica de Firenze ; 26 6d., 1876, I, 58-80 ; traduite en allemand). A Lyon, au contraire, où les métiers mineurs se soulevèrent en 1402, ils subirent une défaite et perdirent le droit de nommer eux-mêmes leurs propres juges. Les deux partis en vinrent probablement à un compromis. A Rostock le même mouvement eut lieu en 1313 ; à Zurich en 1336 ; à Berne en 1363 ; à Brünswick en 1374, et l’année suivante à Hambourg ; à Lübeck en 1376-84, etc. Voir Schmoller, Strassburg zur Zeit der Zunftkämpfe et Strassburg’s Blüthe ; Brentano, Arbeitergilden der Gegenwart, 2 vol, Leipzig, 1871-72 ; Eb. Bain, Merchant and Craft Guilds, Aberdeen, 1887, pp. 26-47, 75, etc. Quant à l’opinion de M. Gross relative aux mêmes luttes en Angleterre, voir les remarques de Mrs. Green dans Town Life in the Fifteenth Century, II, 190-217 ; ainsi que le chapitre sur la question ouvrière et tout ce volume extrêmement intéressant. Les opinions de Brentano sur les luttes des métiers qu’il a exprimées principalement dans les § III et IV de son essai « On the History and Development of Guilds », dans le volume de Toulmin Smith, English Guilds, sont classiques sur ce sujet et on peut dire qu’elles ont été confirmées sans cesse par les recherches qui ont suivi.