Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/202

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Il avait opposé, nous l’avons vu, le même refus aux arrêtés du 4-11 août sur l’abolition des droits féodaux, et on comprend quelle arme l’Assemblée se fit de ces deux refus. — « Eh quoi ! l’Assemblée abolissait le régime féodal, les servitudes personnelles, et les prérogatives blessantes des seigneurs, elle proclamait d’autre part l’égalité de tous devant la loi — et voici que le roi, mais surtout les princes, la reine, la cour, les Polignac, les Lamballe et le reste s’y opposaient ! S’il s’agissait seulement de discours, si égalitaires qu’ils fussent, dont on aurait empêché la circulation ! Mais non, toute l’Assemblée — les nobles et les évêques y compris — s’était unie pour faire une loi favorable au peuple et renoncer à tous les privilèges (pour le peuple, qui ne se payait pas de termes juridiques, les arrêtés étaient bien des lois), et voici qu’une force s’opposait à ce que ces lois entrent en vigueur ! Le roi les aurait encore acceptées : il est bien venu fraterniser avec le peuple de Paris après le 14 juillet ; mais c’est la Cour, les princes, la reine, qui s’opposent à ce que le bonheur du peuple soit fait par l’Assemblée… »

Dans le grand duel qui s’était engagé entre la royauté et la bourgeoisie, celle-ci, par sa politique habile et sa capacité législative, avait ainsi su mettre le peuple de son côté. Maintenant, le peuple se passionnait contre les princes, la reine, la haute noblesse — pour

    guider vos travaux. Mais elle renferme des principes susceptibles d’explications, et même d’interprétations différentes, qui ne peuvent être justement appréciées qu’au moment où leur véritable sens sera fixé par les lois auxquelles la Déclaration servira de base. — Signé : Louis. »