Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/337

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il est vrai que toutes les insurrections royalistes qui eurent lieu en 1791 et en 1792, à Perpignan, à Arles, à Mende, à Yssingeaux et dans le Vivarais, avortèrent. Le cri de « À bas les patriotes ! » ne suffisait pas pour rallier un nombre suffisant d’insurgés, et les patriotes surent promptement disperser les bandes royalistes. Mais ce fut pendant deux années la lutte sans interruption. Il y eut des moments où tout le pays était en proie à la guerre civile, où le tocsin sonnait sans relâche dans les villes des alentours.

À un moment donné, il fallut que des bandes armées de Marseillais vinssent faire la chasse aux contre-révolutionnaires dans la région, s’emparant d’Arles et d’Aigues-Mortes, et inaugurant le règne de la terreur qui atteignit plus tard de si fortes proportions dans le Midi, à Lyon et dans l’Ardèche. Quant à l’insurrection organisée par le comte de Saillans en juillet 1792, éclatant en même temps que celle de la Vendée et au moment où les armées allemandes marchaient sur Paris, elle aurait certainement eu une influence funeste sur la marche de la Révolution, si le peuple n’y avait promptement mis fin. Heureusement, le peuple lui-même s’en chargea dans le Midi, tandis que Paris s’organisa de son côté pour s’emparer enfin du centre de toutes les conspirations royalistes, — les Tuileries.