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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/338

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XXXII

LE 20 JUIN 1792


On voit, d’après ce qui vient d’être dit, en quel état déplorable se trouvait la Révolution dans les premiers mois de 1792. Si les révolutionnaires bourgeois pouvaient se sentir satisfaits d’avoir conquis une part du gouvernement et posé les fondements des fortunes qu’ils allaient acquérir avec l’aide de l’État, le peuple voyait qu’il n’y avait encore rien de fait pour lui. La féodalité restait debout, et dans les villes la masse des prolétaires n’avait pas gagné grand’chose. Les marchands, les accapareurs faisaient des fortunes immenses, au moyen des assignats, sur la vente des biens du clergé, sur les biens communaux, comme fournisseurs de l’État et comme agioteurs ; mais les prix du pain et de tous les objets de première nécessité montaient toujours, et la misère s’installait en permanence dans les faubourgs.

Entre temps, l’aristocratie reprenait courage. Les nobles, les riches relevaient la tête et se vantaient de