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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/436

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tiques nationaux aux intérêts personnels des prisonniers du Temple. Cela se voit bien par les pourparlers qui eurent lieu plus tard, concernant la mise en liberté de Marie-Antoinette et de Madame Élisabeth. Et, d’autre part, les rois coalisés ne trouvèrent pas en France, dans la classe instruite, l’unité de sentiments républicains qui pût faire évanouir leur fol espoir de rétablir la royauté. Au contraire, ils trouvèrent les intellectuels de la bourgeoisie très disposés à accepter, soit le duc d’Orléans (grand-maître national de la franc-maçonnerie, à laquelle appartenaient tous les révolutionnaires de renom), soit son fils, le duc de Chartres, le futur Louis-Philippe, soit même le Dauphin.

Mais le peuple s’impatientait. Les sociétés populaires dans toute la France demandaient qu’on ne différât plus le procès du roi, et, le 19 octobre, la Commune vint aussi signifier ce vœu de Paris à la barre de la Convention. Enfin, le 3 novembre, un premier pas fut fait. Un rapport fut lu pour demander la mise en accusation de Louis XVI, et les principaux chefs d’accusation furent formulés de lendemain. Le 13, s’ouvrit la discussion sur ce sujet. Cependant, la chose eût encore traîné en longueur, si, le 20 novembre, le serrurier Gamain, qui avait autrefois enseigné la serrurerie à Louis XVI, n’était venu dénoncer à Roland l’existence aux Tuileries d’une armoire secrète que Gamain avait aidé le roi à placer dans un des murs, afin d’y conserver des papiers.

On connaît cette histoire. Un jour, en août 1792, Louis XVI fit venir Gamain de Versailles pour qu’il l’aidât à placer dans un mur, sous un panneau, une porte de fer qu’il avait confectionnée lui-même, et qui servirait