Aller au contenu

Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/447

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXXIX

MONTAGNE ET GIRONDE


Depuis le 10 août, la Commune de Paris datait ses actes de « l’an IVe de la Liberté, et Ier de l’Égalité ». La Convention datait les siens de « l’an IVe de la Liberté et l’an Ier de la République Française ». Et dans ce petit détail on voit déjà les deux conceptions en présence.

Sera-ce une nouvelle révolution qui va se greffer sur la précédente ? Ou bien, se bornera-t-on à achever d’établir, à légaliser les libertés politiques conquises depuis 1789 ? Se contentera-t-on de consolider le gouvernement de la bourgeoisie, tant soit peu démoralisé, sans même appeler la masse du peuple à profiter de l’immense remaniement des fortunes accompli par la Révolution ?

Ce sont, on le voit, deux conceptions totalement différentes, et ces deux conceptions sont représentées à la Convention par la Montagne et la Gironde.

D’un côté ceux qui comprennent que pour détruire l’ancien régime féodal, il ne suffit pas d’en inscrire un