Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/526

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leur avoir fait prêter serment de se joindre à l’insurrection. Ils firent de même avec le Conseil du département, et cette même nuit les révolutionnaires de l’Évêché, le Département et la Commune s’unirent en un « Conseil général révolutionnaire », qui prit la direction du mouvement.

Ce Conseil nomma le commandant d’un des bataillons (celui de la section des Sans-Culottes), Hanriot, commandant général de la garde nationale. Le tocsin sonnait, la générale était battue dans Paris.

Ce qui frappe cependant dans cette insurrection, c’est l’indécision. Même après que le canon d’alarme, placé au Pont-Neuf, s’est mis à tonner vers une heure de l’après-midi, les sectionnaires armés, descendus dans la rue, semblent n’avoir aucun plan arrêté. Deux bataillons, fidèles aux Girondins, avaient été les premiers à accourir à la Convention et à se poster en face des Tuileries. Hanriot, avec les quarante-huit canons des sections, investissait l’assemblée.

Les heures s’écoulaient, mais il n’y avait rien de fait. Tout Paris était debout, mais la masse du peuple ne venait pas exercer une pression sur la Convention, si bien que le Girondin Vergniaud, voyant que l’insurrection ne se développait pas, fit voter que les sections avaient bien mérité de la patrie. Il espérait probablement affaiblir ainsi leur hostilité contre la Gironde. La journée semblait perdue, lorsque de nouvelles masses du peuple arrivèrent le soir et envahirent la salle de la Convention. Alors, les Montagnards se sentant renforcés, Robespierre demanda non-seulement la suppression de la Commission des Douze et la mise en accusation de ses