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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/527

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membres, mais aussi la mise en accusation des principaux chefs girondins, que l’on appelait les vingt-deux et qui ne faisaient pas partie des Douze.

Cette proposition, cependant, ne fut pas discutée. Tout ce que la Convention se décida de faire, ce fut de casser de nouveau la Commission des Douze, et de faire remettre ses papiers au Comité de Salut public, pour qu’il fît là-dessus un rapport dans les trois jours. En outre la Convention approuva un arrêté de la Commune, d’après lequel les ouvriers qui resteraient sous les armes jusqu’au rétablissement de la tranquillité publique seraient payés quarante sous par jour, — sur quoi la commune leva un impôt sur les riches pour être à même de payer de suite trois journées d’insurrection. On décida que les tribunes de la Convention seraient ouvertes au peuple sans billets préalables.

Tout cela, c’était fort peu de choses. La Gironde restait, elle continuait à avoir la majorité — l’insurrection était manquée. Mais alors, le peuple de Paris, comprenant qu’il n’y avait rien de fait, se mit à préparer un nouveau soulèvement pour le surlendemain, 2 juin.

Le Comité révolutionnaire, formé au sein du Conseil général de la Commune, donna l’ordre d’arrêter Roland et sa femme (lui étant parti, elle seule fut arrêtée), et il demanda nettement à la Convention de faire arrêter vingt-sept de ses membres girondins. Le soir, le tocsin sonnait de nouveau, et le canon d’alarme tirait ses coups mesurés.

Alors, le deux juin, tout Paris fut debout pour en finir cette fois-ci. Plus de cent mille hommes armés se rassemblèrent autour de la Convention. Ils avaient avec