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eux 163 pièces d’artillerie. Et ils demandaient, ou bien que les Girondins donnassent leur démission, ou bien, faute de cela, que vingt-deux d’entre eux — plus tard vingt-sept — fussent expulsés par la Convention.

Les nouvelles affreuses arrivées de Lyon vinrent renforcer l’insurrection populaire. On apprit que le 29 mai, le peuple affamé de Lyon s’était soulevé, mais que les contre-révolutionnaires — les royalistes, appuyés par les Girondins, avaient pris le dessus et rétabli l’ordre en faisant égorger huit cents patriotes !

Ce n’était malheureusement que trop vrai, et la part des Girondins dans la contre-révolution à Lyon n’était que trop évidente. Cette nouvelle mit le peuple en fureur, ce fut l’arrêt définitif de la Gironde. Le peuple qui assiégeait la Convention déclara qu’il ne laisserait sortir personne, aussi longtemps que l’exclusion des principaux Girondins, d’une façon ou d’une autre, ne serait pas prononcée.

On sait que la Convention — du moins la Droite, la Plaine, et même une partie de la Montagne, — déclarant que ses délibérations n’étaient plus libres, essaya de sortir, espérant en imposer au peuple et se frayer un chemin à travers la foule. Sur quoi Hanriot, tirant son sabre, donna l’ordre fameux : Canonniers à vos pièces !

La Convention, après trois jours de résistance, fut forcée de s’exécuter. Elle vota l’exclusion de trente-et-un de ses membres girondins. Sur quoi une députation du peuple vint remettre à la Convention la lettre suivante :

« Le peuple entier du département de Paris nous députe vers vous, citoyens législateurs, pour vous dire que