Aller au contenu

Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/586

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’il avait été avant 1789, ce qu’il avait fait depuis ; — s’il avait signé les pétitions royalistes des 8.000 et des 20.000 ; quelle était sa fortune avant 1789, et ce qu’elle était à ce moment. Ceux qui ne pouvaient répondre d’une façon satisfaisante à ces questions étaient exclus de la Société patriotique.

L’épuration faite, la Société patriotique devenait l’organe de la Convention. Avec son aide, le représentant en mission procédait à une épuration semblable de la municipalité, en en faisant exclure les membres royalistes et les « profiteurs ». Alors, appuyé par la Société populaire, il réveillait l’enthousiasme dans la population, surtout chez les sans-culottes. Il dirigeait l’enrôlement des volontaires et amenait les patriotes à faire des efforts souvent héroïques pour l’armement et la défense des côtes. Il organisait les fêtes patriotiques et inaugurait le calendrier républicain. Et quand il partait pour accomplir le même travail ailleurs, il chargeait la nouvelle municipalité du soin de prendre toutes les mesures pour le transport des munitions, des vivres, des troupes — toujours sous la surveillance de la Société populaire, — et il entretenait avec cette Société une correspondance suivie.

Souvent la guerre demandait d’énormes sacrifices. Mais dans chaque ville, à Quimper, à Saint-Malo même, les conventionnels en mission trouvèrent des hommes dévoués à la Révolution ; et avec leur aide ils organisèrent la défense. Les émigrés et les vaisseaux anglais n’osèrent même pas approcher de Saint-Malo ou de Brest.


L’insurrection échoua ainsi en Normandie et en Bre-