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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/721

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tion de son frère. Dans les efforts des partis avancés il ne voit que leurs attaques contre le gouvernement dont il fait partie. Comme Brissot, il les accuse d’être les instruments des cabinets de Londres et de Vienne. Les tentatives des communistes ne sont pour lui que de la « désorganisation ». Il faut y « prendre garde », les écraser — par la terreur.

« Quels sont les moyens de terminer la guerre civile ? » se demande-t-il dans une note. Et il répond :

« De punir les traîtres et les conspirateurs, surtout les députés et les administrateurs coupables.

« d’envoyer des troupes patriotes, sous des chefs patriotes, pour réduire les aristocrates de Lyon, de Marseille, de Toulon, de la Vendée, du Jura et de toutes les autres contrées où l’étendard de la révolte et du royalisme a été arboré,

« et de faire des exemples terribles de tous les scélérats qui ont outragé la liberté et versé le sang des patriotes »[1].

Comme on le voit, c’est un homme de gouvernement qui tient le langage de tous les gouvernements, mais ce n’est pas un révolutionnaire qui parle. Aussi, toute sa politique, depuis la chute de la Commune jusqu’au 9 thermidor, reste absolument infructueuse. Elle n’empêche en rien la catastrophe qui se prépare, elle fait beaucoup pour l’accélérer. Elle ne détourne pas les poignards qui s’aiguisent dans l’ombre pour frapper la Révolution : elle fait tout pour que leurs coups soient mortels.

  1. Papiers inédits, t. II, p. 14.