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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/734

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de mettre fin au gouvernement des Comités révolutionnaires et des Sociétés patriotiques en province. Il est temps de rentrer dans l’ordre, de clore la période révolutionnaire ».

Mais, loin de se ralentir, la Terreur, que l’on attribuait généralement à Robespierre, ne voulait pas désarmer. Le 3 messidor (21 juin) Herman, « commissaire des administrations civiles, police et tribunaux », très attaché à Robespierre, avait présenté au Comité de salut public un rapport, demandant qu’on lui permît de rechercher les complots dans les prisons, et dans ce rapport il lançait cette menace, qu’« il faudrait peut-être en un instant purger les prisons ». L’autorisation de faire les recherches lui fut accordée par le Comité de salut public, et alors commencèrent ces horribles tournées, ces charretées d’hommes et de femmes envoyés à la guillotine, que les Parisiens trouvèrent plus odieuses que les massacres de septembre, — d’autant plus odieuses qu’on n’en voyait pas la fin et qu’elles se suivaient au milieu des bals, des concerts, des galas de la classe nouvellement enrichie, et sous les huées de la jeunesse dorée royaliste, qui de jour en jour devenait plus agressive.

Tout le monde devait sentir que cet état ne pouvait durer, et les modérés de la Convention en profitaient. Dantonistes, Girondins, hommes du Marais serraient leurs rangs et concentraient leurs efforts sur le renversement de Robespierre — pour commencer. L’état d’esprit à Paris favorisait leurs plans, depuis que le Comité de salut public avait réussi à mutiler les vrais foyers des mouvements populaires, les sections.

Le 5 thermidor (23 juillet), le conseil général de la