Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/749

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en 1815 en France, en 1688 en Angleterre, — l’une et l’autre sont déjà à un niveau beaucoup plus élevé qu’elles n’étaient avant la Révolution.

L’évolution recommence ; notre ligne va de nouveau monter lentement ; mais cette montée aura lieu à un niveau de beaucoup supérieur à celui où elle avait lieu avant la tourmente ; presque toujours sa montée sera plus rapide.

C’est une loi du progrès humain ; du progrès aussi de chaque individu. L’histoire moderne de la France, qui passe par la Commune pour arriver à la Troisième République, confirme encore cette même loi.


L’œuvre de la Révolution française ne se borne pas seulement à ce qu’elle a obtenu et à ce qui s’est maintenu en France ; elle est aussi dans les principes qu’elle a légué au siècle suivant, dans le jalon qu’elle a planté pour l’avenir.

Une réforme reste toujours un compromis avec le passé ; mais un progrès accompli par la voie révolutionnaire et toujours une promesse de nouveaux progrès. Si la Grande Révolution française résume un siècle d’évolution, c’est elle qui donne à son tour le programme de l’évolution qui s’accomplira dans tout le courant du dix-neuvième siècle. C’est une loi de l’histoire, que la période de cent ou cent trente ans environ, — plus ou moins — qui s’écoule entre deux grandes révolutions, reçoit son caractère de la révolution par laquelle cette période a débuté.

Les peuples s’efforcent de réaliser dans leurs institutions l’héritage légué par la dernière révolution. Tout