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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/76

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IX

LES ÉTATS-GÉNÉRAUX


Le 4 mai, les 1.200 députés des États-Généraux, réunis à Versailles, se rendaient à l’église Saint-Louis, pour y entendre la messe d’ouverture, et le lendemain, le roi ouvrait leur séance en présence d’un nombreux public de spectateurs. Et, déjà dès cette séance d’ouverture, se dessinait l’inévitable tragédie que devait être la Révolution.

Le roi n’avait que méfiance pour les représentants de la nation qu’il avait convoqués. Il s’était enfin résigné à le faire, mais il se plaignait, devant ces mêmes représentants, de « l’inquiétude des esprits », de la fermentation générale, comme si cette inquiétude eût été factice, non motivée par l’état même de la France ; comme si cette réunion eût été une violation inutile et capricieuse des droits royaux.

La France, longtemps empêchée de faire des réformes, en était arrivée à sentir le besoin d’une révision complète de ses institutions — et le roi ne mentionnait que