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Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/44

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libéral, c’est tromper les masses en leur cachant sciemment une vérité historique. Cette vérité historique c’est la suivante : la règle est que, dans toute révolution profonde, les exploiteurs opposent une résistance prolongée, acharnée, désespérée, et gardent pendant de longues années de gros avantages de fait sur les exploités. C’est dans l’imagination fade du fade benêt Kautsky que les exploiteurs se soumettent à la volonté de la majorité des exploités avant d’avoir essayé leur supériorité dans une lutte dernière et désespérée, dans une série de batailles.

C’est toute une époque historique que le passage du capitalisme au communisme. Tant qu’elle ne sera pas terminée, les exploiteurs garderont inévitablement l’espoir d’une restauration, et cet espoir se traduira par des tentatives de restauration. À la suite d’une première défaite sérieuse, les exploiteurs renversés qui ne s’attendaient pas à leur renversement, qui n’y croyaient pas, qui n’en concevaient même pas l’idée, redoublent d’énergie, de passion furieuse et de haine, et se jettent dans la lutte pour recouvrer le « paradis » perdu et rendre à leurs familles, condamnées maintenant par la « racaille populaire » à la ruine et à la misère, (c’est-à-dire tout simplement au « travail.… » ) les anciennes douceurs de l’existence. Derrière les exploiteurs capitalistes marche une longue file de petits bourgeois que l’expérience historique de plusieurs dizaines d’années montre dans tous les pays hésitants et chancelants, aujourd’hui pour le prolétariat, demain effrayés des difficultés de la révolution, tombant dans la panique après les premiers revers ou demi-revers des travailleurs, s’énervant, perdant la tête, pleurnichant et courant d’un camp dans un autre…, tels nos menchéviks et nos s.-r.