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Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/45

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Dans ces conditions, lorsque la guerre s’envenime et s’exaspère, lorsque l’histoire met à l’ordre du jour la question de vie où de mort pour les privilèges séculaires et millénaires, parler de majorité et de minorité, de démocratie pure, d’inutilité de la dictature, d’égalité entre exploiteurs et exploités ! quel abîme de stupidité, quel abîme de pharisaïsme il faut pour cela !

Il faut vraiment que cette longue période de capitalisme relativement « pacifique » qui s’étend de 1871 à 1914 ait créé dans les partis socialistes infectés d’opportunisme de vraies écuries d’Augias de pharisaïsme, de sottise et de trahison.

Le lecteur aura sans doute remarqué que, dans le passage de son ouvrage cité plus haut, Kautsky parle d’attentat contre le suffrage universel, qu’il appelle, soit dit entre parenthèses, la source profonde de toute autorité morale puissante, alors que, à propos de la Commune de Paris et de cette même question de la dictature, Engels parle de l’autorité du peuple en armes contre la bourgeoisie. Comparez les idées d’un philistin et d’un révolutionnaire sur « l’autorité.… » Il faut remarquer que le fait de priver les exploiteurs du droit de vote est une question exclusivement russe, et non la question de la dictature du prolétariat en général. Si Kautsky avait sans hypocrisie intitulé sa brochure : « Contre les Bolchéviks », ce titre correspondrait au contenu de la brochure et Kautsky aurait alors le droit de parler du suffrage universel. Mais Kautsky a voulu se conduire avant tout en « théoricien ». Il a intitulé sa brochure : « Dictature du prolétariat » en général. Il ne parle des Soviets et de la Russie en particulier que dans la deuxième partie de la brochure, à partir du paragraphe 5. Dans la