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Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/70

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« … Si les capitalistes s’étaient vus en infime minorité après la décision du suffrage universel, ils se seraient plus vite accommodés de leur sort » (p. 33)… C’est gentil, n’est-il pas vrai ? L’homme d’esprit qu’est Kautsky a vu souvent dans l’histoire, et il connaît par l’expérience générale de la vie, beaucoup de propriétaires et de capitalistes qui tiennent compte de la volonté de la majorité des opprimés. Le sage Kautsky s’obstine dans son point de vue « d’opposition », c’est-à-dire de lutte purement parlementaire. C’est ainsi qu’il écrit textuellement : « l’opposition » (p. 34 et beaucoup d’autres).

Ô savant historien et politique ! Sachez donc que « opposition » désigne une lutte pacifique et exclusivement parlementaire, c’est-à-dire une notion de temps de paix, excluant la révolution. En révolution, il s’agit d’un ennemi impitoyable et de la guerre civile, et aucune jérémiade réactionnaire de petit bourgeois, apeuré devant cette guerre comme Kautsky, ne changera rien à ce fait. Traiter ainsi la question d’une guerre civile impitoyable, où la bourgeoisie est capable de tous les crimes (l’exemple des Versaillais et leurs marchés avec Bismarck en disent assez pour tout homme qui considère l’histoire autrement que le Guignol de Gogol), où la bourgeoisie appelle à son secours les gouvernements étrangers et intrigue avec eux contre la révolution, c’est de la comédie. À l’exemple du « baron du quiproquo » Kautsky, le prolétariat révolutionnaire n’a plus qu’à mettre son bonnet de nuit, et à considérer cette bourgeoisie qui fomente les révoltes contre-révolutionnaires des Doutov, des Krasnov et des Tchèques, et qui prodigue les millions aux saboteurs, comme une « opposition » légale. Quelle profondeur d’esprit !