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Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/71

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Kautsky s’intéresse exclusivement au côté formel et juridique de la question, de sorte que, en lisant ses considérations sur la constitution soviétiste, on se rappelle involontairement les paroles de Bebel : les jurisconsultes, ce sont des gens pourris de réaction. « En réalité, écrit Kautsky, on ne peut pas priver les capitalistes seuls de tous leurs droits. Qu’est-ce qu’un capitaliste au sens juridique ? Un homme qui possède ? Même dans un pays comme l’Allemagne, très avancé dans la voie du progrès économique, dans lequel le prolétariat est si nombreux, la fondation de la république soviétiste aurait pour effet de priver de droits politiques des masses considérables de citoyens. Dans l’empire allemand, en 1907, le nombre des gens adonnés au travail industriel et de leurs familles se montait dans les trois grandes branches, agriculture, industrie et commerce, à environ 35 millions d’employés et d’ouvriers salariés et 17 millions de travailleurs indépendants. Par conséquent, un parti peut aisément être la majorité parmi les ouvriers salariés, mais la minorité parmi la population » (p. 33).

Voilà un échantillon des raisonnements de Kautsky. N’est-ce pas là une pleurnicherie contre-révolutionnaire de bourgeois ?

Pourquoi donc M. Kautsky, faites-vous rentrer tous les « travailleurs indépendants » dans la catégorie des personnes privées de droits, quand vous savez bien que l’immense majorité des paysans russes n’a pas d’ouvriers salariés et par conséquent n’est pas privée de droits ? Est-ce que ce n’est pas une falsification ?

Pourquoi donc, savant économiste, n’avez-vous pas reproduit les données bien connues de vous, fournies par cette même statistique allemande de 1907, au