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Page:Léo Taxil - Les trois cocus.pdf/95

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LES TROIS COCUS

— Un costume de pompier, fit-il avec stupeur,

— Un pompier ! répéta Mme Mortier.

— Oui-dà… voilà le casque…

— Ma foi ! ce n’est pas le moment de chercher à comprendre… Je vous jure, Romuald, que je ne suis pour rien dans ce nouvel incident… Déguisez-vous en pompier, et parlez… De grâce, parlez !

L’abbé Chaducul en prit son parti. En moins de deux minutes, il eut revêtu l’uniforme de Philéas ; puis, pour se rendre méconnaissable, il avisa une caisse à charbon qui était là et se noircit le visage.

Coiffé du casque à Grisgris, il se dirigeait vers l’escalier de service, lorsque, au moment où il traversait le vestibule, le président arriva, reconduisant M. Tardieu.

— Un pompier ! s’exclama le magistrat.

Heureusement, Églantine était là, toujours prête à donner la réplique :

— Oui, monsieur, c’est un feu de cheminée… Un feu de cheminée qu’il y a eu dans la maison.. Mais c’est éteint à présent… C’est éteint, n’est-ce pas pompier ?

— En effet, messieurs, dames, c’est z’éteint… vous n’avez plus rien à craindre… C’était pas ici du reste qu’il y avait le feu… c’était au quatrième… Mais enfin, par mesure de précaution, j’ai venu voir… Soyez sans crainte a présent… c’est z’éteint !

Et, sans réclamer son reste, il tira sa révérence à la compagnie et dégringola l’escalier.

Églantine se demanda, intriguée, pourquoi son Philéas s’était barbouillé la figure, et pourquoi il contrefaisait sa voix ; précaution inutile, puisqu’il n’était pas connu des patrons