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Page:Léon Daudet – Le Monde des images.djvu/213

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LA CONCEPTION CRÉATRICE.

d’histoires en action : le repas dans la cabanette, la recherche des sauvages dans l’île, la confection des aliments, etc…, etc… L’enfant replié sur lui-même, silencieux, qui ne participe pas aux jeux de ses camarades, est un enfant qui n’élimine pas ses images (particulièrement les sensuelles, fort précoces, bien que sommaires et masquées), est un enfant à surveiller et à distraire.

Car ce qui ressort de l’étude que nous venons de faire du rôle des personimages dans la conception créatrice, c’est qu’il y a, dans l’être humain, dominé par elles, des moments de changement, des plis de passage et de délivrance, des moments privilégiés quant au soi. Les figures héréditaires sont comparables à l’arbre du bien et du mal. Placées à l’origine de nos connaissances, de nos sentiments, de nos mouvements, elles peuvent faire notre joie et notre tourment, notre bonheur et notre infortune. Nous devons accepter leur positif et rejeter leur négatif. La nature nous a donné le moyen de les régler par la volonté, à condition que cette volonté s’exerce dans des conditions favorables, au moment où telle personimage nocive faiblit, où telle autre, utile et féconde, commence à poindre et tressaillir derrière elle. Nous pouvons calculer et ruser avec nous-mêmes, et, ce faisant, détourner de nous, et de ceux que nous aimons, bien des ennuis, bien des fautes, bien des erreurs et bien des maux. La médecine de demain, je le répète, c’est l’intervention volontaire et psychique, appliquée selon certains