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Page:Léon Daudet – Le Monde des images.djvu/212

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LE MONDE DES IMAGES.

convulsions, ou d’éliminations bienfaisantes. On sait que les convulsions des enfants, dans les cas de surcharge héréditaire, de rétention des pluri-images, se produisent à l’occasion d’un choc, d’une douleur, d’une contrariété, d’une lumière vive, comme celles des hystériques, des urémiques et des grands nerveux. Le monologue, la graphomanie, l’explication enfiévrée de caractère, le rêve, le cauchemar (dont nous nous occuperons dans un chapitre spécial) font partie de l’élimination des pluri-images.

Quelquefois, en une génération, du père au fils, cette élimination est suffisante, l’état de pluri-images chroniques cesse, et l’équilibre intérieur, après quelques vacillements et oscillations inévitables, se rétablit. Dans d’autres cas, il y faut deux et même trois générations, et ce n’est que le petit-fils ou l’arrière-petit-fils qui voit cesser en lui le désordre psychique, hérité de son arrière-grand-père. Enfin il arrive (bien que ce soit rare) que ce désordre saute une ou deux générations, et reparaisse dans une famille où il était presque complètement oublié, avec le don correspondant et compensateur.

Chez les jeunes enfants, le jeu et ses combinaisons intellectuelles et musculaires, accompagné d’états sensibles de joie, de curiosité, de petite cruauté (taquinerie) et de fatigue, sont le procédé usuel d’élimination des pluri-images, ou des images trop intenses. C’est pourquoi il convient de la favoriser, cette élimination, au besoin en l’accompagnant