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Page:Léon Daudet – Le Monde des images.djvu/25

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ou d’une tumeur. Cette endoscopie indéniable ne serait alors que l’exagération d’un phénomène plus répandu qu’on ne le croit : l’aperception intime de nos organes. L’esprit humain, aidé de l’attention, serait capable de faire, pour son propre organisme, ce que font couramment les rayons X. Il y aurait des regards intracorporels.

Les conflits d’hérédismes, de réapparitions congénitales au sein de la méditation et de la mémoire, donnent lieu à des images tourmentées, que connaissent bien les hésitants, les douteurs, et, en général, les abouliques. Que de fois, au moment d’agir, de prendre une détermination quelconque, voyons-nous se lever, dans notre entendement, l’image antinomique de celle qui allait nous mouvoir, aussi nette, aussi tentante que celle-ci. À son appel, les raisons contre viennent contrebalancer les raisons pour. Une sorte d’inhibition se produit devant le déclic de la volonté, et, dans le doute, l’inertie l’emporte. Ces alternatives sans solution amènent à la longue, en se reproduisant, une véritable parésie du vouloir, qui finit par altérer la personnalité et retentir sur le soi. La médecine commence seulement à s’en occuper, mais les raisons, étant psychologiques, échappent à l’influence des drogues et, souvent aussi, de la suggestion. On ne suggère en général que ce qui préexistait, dans l’être suggéré, invisiblement, à l’état de penchant. Les illusions, sur cette question de la suggestion, de l’école de la Salpêtrière et de celle de Nancy, ne