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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/50

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rieuse perspective dont ses désirs ardens l’avoient percée : comme elle va maudire cette glorieuse journée ! Ah ! s’il est permis d’être aristocrate, c’est bien dans cette circonstance.

Eh ! comment ne pardonneroit-on pas à une femme de maudire une révolution qui lui enlève inopinément tout ce qu’une première nuit de noces lui faisoit espérer de volupté dans les bras d’un homme ! Hélas ! il l’eût pressée, il l’eût enfilée de proche en proche (un pucelage veut être caressé et ravi avec des précautions, et non brusqué et arraché sans ménagement) ; et par des trémoussemens réitérés, aiguillonnant, excitant les sources du plaisir, il les eût fait jaillir de son sein avec des soupirs entrecoupés ; elle eût été émue, un frissonnement extatique se fût emparé de ses membres, et elle se fût trouvée plongée dans un torrent de délices.

Cette épouse infortunée se flatte pendant la moitié du jour du retour de son ami ; pendant l’autre moitié, elle craint tout. Enfin la nuit venue, et ne le voyant pas paroître, elle gémit, elle pleure, se désespère, l’attend au milieu des larmes qui la suffoquent, comme si elle pressentoit son malheur avec certitude ; elle se déshabille toute nue ; en-